Madagascar connaît une crise majeure. Le président Andry Rajoelina a annoncé lundi la dissolution de son gouvernement à la suite d’une vague de manifestations de jeunes protestant contre des coupures fréquentes d’eau et d’électricité qui ont tourné au drame : selon l’ONU, au moins 22 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées.
Ces protestations inspirées par les mouvements « Gen Z » au Kenya et au Népal représentent le plus grand défi pour Rajoelina depuis sa réélection en 2023. Dans son allocution télévisée le président a déclaré : « Nous reconnaissons et nous excusons s’il y a des membres du gouvernement qui n’ont pas accompli les tâches qui leur ont été confiées ». Il a aussi précisé que les ministres actuels exerceraient leurs fonctions en intérim jusqu’à la formation d’un nouveau cabinet.
Rajoelina a ouvert un appel à candidatures pour le poste de Premier ministre et annoncé qu’il recevrait des propositions pendant les trois jours suivants. Il a assuré vouloir « laisser de l’espace au dialogue avec les jeunes », prévu des mesures de soutien aux entreprises touchées par les pillages.
À Antananarivo et dans d’autres villes, les manifestants vêtus de noir et scandant la démission du président ont envahi les rues. La police est intervenu avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Le ministère des Affaires étrangères du pays a rejeté le bilan de l’ONU, estimant que les chiffres rapportés étaient « fondés sur des rumeurs ou de la désinformation ».
La dissolution du gouvernement vient après des jours de tensions croissantes, d’arrestations, d’actes de vandalisme et de perturbations urbaines.
