Une initiative conjointe de la West Africa Network for Peace-Building (WANEP/Sénégal) et de ses partenaires vise à enrayer le fléau du vol transfrontalier de bétail entre le Sénégal et la Guinée-Bissau. Le lancement officiel de cette campagne s’est tenu ce mercredi à Sathioum, dans le département de Goudomp région de Sédhiou.
Au cœur de ce projet : le marquage systématique du bétail bovins comme petits ruminants à l’aide de boucles d’identification. L’objectif est clair : dissuader les voleurs et faciliter la traçabilité des animauxdans une zone frontalière où le vol de bétail constitue un problème chronique et générateur de tensions entre communautés.
Cette opération bénéficie du soutien du ministère de l’Élevage et des Productions animales qui a fourni un important lot de matériel : 3 000 boucles pour bovins, 2 000 pour ovins 50 registres 100 lampes torches 10 pinces et 96 sifflets. Le tout a été distribué dans les régions concernées : Kolda, Sédhiou et Ziguinchor.
« Le bétail marqué est moins vulnérable car facilement identifiable. C’est un moyen simple mais efficace de décourager les voleurs » a expliqué Alfred Gomis, coordonnateur national de WANEP/Sénégal, lors de sa visite
Le projet est mis en œuvre en partenariat avec les ONG Enfance et Paix et Afrique Enjeux du côté sénégalais ainsi qu’avec WANEP et ses partenaires en Guinée-Bissau dans une approche concertée et inclusive.
Selon Mamadou Lamine Sadio (Enfance et Paix) et Jules Bassène (Afrique Enjeux) cette démarche représente une nouvelle forme de coopération communautaire : « C’est une approche participative qui porte déjà ses fruits. L’État doit maintenant consolider cet élan. »
Pour les populations locales longtemps confrontées à l’insécurité cette initiative est porteuse d’espoir. Le président de la commission transfrontalière de lutte contre le vol de bétail de Baghère, également vice-président du comité intercommunal du Brassou se dit soulagé : « Le vol de bétail a appauvri nos communautés. Nous pensons que ce système va considérablement réduire le phénomène à défaut de l’éliminer complètement. »
Si le marquage du bétail n’est pas une solution miracle il constitue un outil concret de protection pour les éleveurs. Par son impact dissuasif et son rôle dans la prévention cette campagne incarne une volonté commune de restaurer la sécurité de préserver les moyens de subsistance des éleveurs et de renforcer la confiance entre les populations des deux pays.