Quelque 6,5 millions d’électeurs étaient appelés à voter pour ou contre le projet de Constitution proposé par les autorités de transition. Ce texte vise à remplacer la charte transitoire mise en place après le renversement de l’ancien président Alpha Condé en 2021 et à rétablir un cadre institutionnel permanent censé ouvrir la voie à des élections générales.
Mais le processus est loin de faire l’unanimité ,l’opposition guinéenne a boycotté le référendumdénonçant une démarche unilatérale du pouvoir militaire qu’elle accuse de vouloir prolonger sa mainmise sur les institutions du pays. Plusieurs formations politiques et organisations de la société civile ont également critiqué un texte “taillé sur mesure” et une absence de dialogue national préalable.
Malgré l’appel au boycott le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme selon les premières observations. Toutefois la participation électorale pourrait être l’un des points les plus controversés du scrutin. Si dans certaines zones notamment rurales l’affluence a été jugée “correcte” plusieurs centres de vote à Conakry et dans les grandes villes ont enregistré une faible mobilisation parfois attribuée à l’abstention volontaire des partisans de l’opposition.
Les autorités de leur côté ont salué “un processus apaisé” et “une étape majeure vers la normalisation institutionnelle” sans toutefois communiquer d’estimation de participation à ce stade.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a entamé dès la fermeture des bureaux la centralisation des procès verbaux en vue de la publication des résultats provisoires dans les prochains jours. Mais déjà des voix s’élèvent pour réclamer plus de transparence dans le processus de dépouillement.
Des observateurs internationaux notamment de la CEDEAO et de l’Union africaine sont présents sur le terrain bien que certains aient pointé des irrégularités logistiques dans plusieurs régions.
Le référendum représente un test crucial pour les autorités de transition tant sur le plan national qu’international. Si le « oui » l’emporte et si le scrutin est reconnu comme crédible cela pourrait ouvrir la voie à l’organisation d’élections présidentielles en 2026 comme promis par les autorités militaires. Dans le cas contraire la Guinée risque de replonger dans une crise institutionnelle.
En attendant les résultats officiels c’est un pays à la fois plein d’espoir et profondément divisé qui retient son souffle.