Comme chaque année au lendemain du Mawlid, le guide religieux Cheikh Baye Ndiaye a tenu une conférence de presse pour commenter l’actualité nationale et internationale.
Pour le jeune marabout, les difficultés auxquelles les populations sont confrontées résultent avant tout d’une crise des valeurs. « Il n’y a pas de crise économique, mais une crise des valeurs. Dieu nous a tout donné ; il nous appartient d’exploiter ces dons et d’en faire bon usage. Les guides religieux que nous sommes sont souvent sous-estestimés, alors que nous détenons un savoir précieux. Nous pouvons orienter nos dirigeants, les guider sur le chemin de la réussite, pourvu qu’ils fassent preuve de grandeur et d’humilité en nous écoutant et en suivant nos conseils. »
Concernant le folklore et certaines dérives observées lors d’événements religieux tels que le Gamou ou le Magal, il estime que ces pratiques n’engagent que ceux qui s’y adonnent et ne sauraient entacher l’image des foyers religieux, encore moins celle de l’islam. « À Médina Baye, nous célébrons le Mawlid par des récitations du Coran, des panégyriques du Prophète, des dhikrs… Il en va de même à Tivaouane, Touba, Ndiassane, Thiénaba, et ailleurs. Celui qui vient au Gamou pour faire autre chose n’agit qu’en son propre nom. Cela renvoie à la crise des valeurs que j’évoquais. Nous avons tous une responsabilité dans la restauration des valeurs et la purification des âmes ; nous y travaillons sans relâche. J’interpelle personnellement les médias : mettez l’accent sur l’essentiel, valorisez-le. »
Cheikh Baye Ndiaye s’est également exprimé sur la situation à Gaza et celle des Palestiniens en général, déplorant un manque de solidarité au sein du monde musulman. « Si chaque musulman faisait du problème de son frère son propre problème, nous aurions moins de difficultés. Mais nous manquons d’unité ; chacun tire de son côté. Nous sommes près de deux milliards de musulmans dans le monde, et pourtant nous sommes dominés sur les plans scientifique, technologique, économique et militaire. » Le guide religieux souligne par ailleurs qu’il existe, au sein de l’islam, des « détourneurs d’objectifs » qu’il faut identifier et dont il faut se méfier.
Au sujet de la gestion du tandem Bassirou Diomaye Faye-OusmaneSonko, Cheikh Baye Ndiaye affirme ne constater aucun changement significatif dans le pays depuis leur arrivée au pouvoir. « Ils ont tenu des discours, présenté un projet, mais bientôt deux ans après, rien de concret. Les populations continuent de vivre dans la précarité. Nous les avons élus portés par l’espoir, particulièrement la jeunesse. Nous attendons d’eux qu’ils tiennent leurs promesses et apportent des solutions aux problèmes des Sénégalais. Bien sûr, ils ne peuvent pas tout faire, mais qu’ils règlent au moins 60 % des problèmes. »