Dans un jugement sans précédent, la Cour suprême fédérale du Brésil a déclaré Jair Bolsonaro, ancien président de la République, coupable de plusieurs chefs graves relatifs à une tentative de coup d’État. Le verdict, prononcé le 11 septembre 2025, inflige à Bolsonaro une peine de 27 ans et trois mois de prison sous régime fermé.
Bolsonaro a été reconnu coupable de cinq chefs d’accusation majeurs dont : diriger une organisation criminelle armée, tenter l’abolition violente de l’État démocratique de droit, planifier ou soutenir la violence contre les institutions de l’État et endommager des biens publics. Ces actes sont liés à sa défaite aux élections présidentielles de 2022 face à Luiz Inácio Lula da Silva. Après sa perte, selon l’accusation, Bolsonaro et ses alliés auraient tenté d’empêcher la transition pacifique du pouvoir.
Outre Bolsonaro, plusieurs anciens ministres, responsables militaires et collaborateurs ont été condamnés ou reconnus coupables de complicité dans ce procès.
Le verdict a été rendu par une formation de cinq juges de la Cour suprême. Quatre ont voté en faveur de la condamnation, un juge a voté pour l’acquittement. L’accusation s’appuyait sur des documents, des échanges électroniques, des témoignages (dont celui de Mauro Cid, ancien aide de camp de Bolsonaro) et d’autres formes de preuves indiquant des discussions sur un décret de nouvel état d’exception, la surveillance de figures politiques, ou des plans pour arrêter des juges. Bolsonaro nie les accusations. Il affirme être victime d’une persécution politique, et soutient que les preuves sont insuffisantes ou Cette condamnation marque un tournant dans l’histoire judiciaire du Brésil : c’est la première fois qu’un ancien président fait l’objet d’une condamnation pour tentative de menace contre l’ordre démocratique.
Bolsonaro était déjà rendu inéligible jusqu’en 2030 dans d’autres affaires. Cette condamnation renforce les obstacles à un retour politique. L’ancien président a annoncé son intention de faire appel. Le jugement ne sera exécuté qu’après épuisement des voies de recours. Le procès a provoqué des réactions diplomatiques ; certains acteurs étrangers dénoncent une action “politique”, tandis que d’autres saluent la décision comme la victoire de la justice et de la démocratie.