mercredi, septembre 10, 2025
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Semaine rouge dans l’administration sénégalaise : les agents publics déclenchent une grève nationale

Un vent de contestation souffle sur l’administration sénégalaise. Le collectif interministériel des agents de l’administration publique a entamé ce lundi une semaine de grève nationale, marquant une nouvelle phase dans le bras de fer qui les oppose au gouvernement. Une action forte, symbolisée par le port du brassard rouge, et qui vise à dénoncer les lenteurs notées dans l’application des accords sociaux signés avec l’État.

Au centre de cette mobilisation, une revendication jugée cruciale par les grévistes : le paiement immédiat de l’indemnité de logement pour 16.000 agents de la fonction publique, encore laissés pour compte. Le collectif dénonce un traitement inégalitaire et accuse l’État de ne pas respecter ses engagements, pourtant actés dans le cadre du pacte de stabilité sociale et d’émergence signé avec les partenaires sociaux.

Selon Oumar Dramé, coordonnateur national du collectif, « il est inadmissible qu’en 2025, des milliers d’agents continuent d’être exclus d’un droit aussi fondamental que l’indemnité de logement, alors même que le gouvernement avait pris des engagements fermes à ce sujet ». Il insiste : « Cette grève est un signal fort. Nous ne demandons pas l’impossible, juste l’application des accords que nous avons signés ».

La grève, qui s’étend à plusieurs ministères, directions et services déconcentrés, risque de perturber fortement le fonctionnement des services publics durant toute la semaine. De nombreux usagers ont déjà constaté des retards et des blocages dans le traitement de dossiers administratifs.

Dans plusieurs localités du pays, les agents grévistes ont été visibles ce lundi, arborant le brassard rouge, symbole de leur mécontentement et de leur détermination. Certains services sont restés portes closes, d’autres ont fonctionné au ralenti.

Malgré la radicalité du ton, le collectif laisse la porte ouverte au dialogue. « Nous sommes prêts à discuter à tout moment, mais nous attendons des actes concrets. Trop de promesses non tenues ont entamé la confiance », affirme Oumar Dramé.

Jusqu’à présent, le gouvernement ne s’est pas officiellement prononcé sur la grève. Mais dans les coulisses, des voix s’élèvent pour appeler à une réaction rapide afin d’éviter un enlisement du conflit.

Cette mobilisation intervient dans un contexte social tendu, où plusieurs autres secteurs (éducation, santé, collectivités locales) expriment également des frustrations similaires. Les analystes craignent que ce mouvement ne fasse tache d’huile et ne ravive une contestation plus large au sein de la fonction publique.

Alors que le pays est engagé dans des réformes administratives et budgétaires importantes, cette crise sociale pourrait constituer un véritable test pour la capacité de l’État à maintenir la paix sociale tout en respectant ses contraintes financières.

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