Le Sénégal a toujours pu compter sur des bonnes volontés, des médiateurs, des facilitateurs qui ont aidé à résoudre discrètement des crises. Mais hélas, cette fois-ci, la presse semble abandonnée à son sort.
Ceux qui ont tenté tout au début ont buté sur une fin de non-recevoir de certaines autorités qui seraient sous l’influence de certains faucons aux desseins inavoués. Il est vital actuellement que le père de la Nation et le chef du Gouvernement , soient très sensibles à la grave situation de vulnérabilité croissante du secteur des médias.
Il est urgent de mettre à disposition le Fonds d’Appui et de Développement de la presse. Sa suspension, quelle qu’en soit la justification avancée, est injustifiable. Ce fonds, fruit d’une réforme voulue par l’ancien régime pour moderniser l’aide à la presse, n’a jamais été conçu pour être mis en veille. Il s’agit d’une décision du législateur sénégalais, au même titre que les subventions accordées aux institutions publiques.
Les médias, piliers de notre démocratie, ne peuvent être laissés pour compte. Le gouvernement a l’obligation de rendre ce fonds accessible aux acteurs du secteur, dans le respect des principes de transparence et d’équité.
Il est peut-être temps de réfléchir à une entité indépendante pour sa gestion, en lien étroit avec le ministère de la Communication. Le contrôle de la répartition et de l’usage des ressources allouées est légitime, leur blocage ne l’est pas. Secteur attend ce de gouvernement plus et pas moins.
Bara Ndiaye