Le spectacle joué hier par Ousmane Sonko devant son applaudimètre ne laisse plus de place au doute : nous avons affaire à un individu habité par la tentation de l’homme providentiel, qui confond leadership avec culte de la personnalité, contestation avec chaos, et conviction avec agressivité.
Sa mise en scène, où se mêlaient populisme outrancier, posture victimaire et démonstration d’arrogance, relevait moins d’un projet politique que d’un exercice d’auto-glorification. Ce n’est pas la première fois, il est coutumier des faits.
Mais ce qui, hier encore, pouvait prêter à débat ou à inquiétude, devient aujourd’hui un signal d’alarme pour tous ceux qui tiennent à la démocratie sénégalaise.
Derrière cette posture de franc-tireur, toujours prompt à tirer à boulets rouges sur tout ce qui bouge et tout ce qui diffère, se cache une incapacité manifeste à proposer des solutions concrètes, une vision structurée, ou simplement une réponse technique sérieuse aux défis que connaît le pays :
cherté de la vie ;
chômage endémique de la jeunesse ;
explosion de la dette ;
inflation exubérante ;
démographie galopante ;
crise de l’Éducation nationale ;
émigration clandestine ;
justice sclérosée ;
désagrégation de la démocratie ;
sommeil profond de la diplomatie ;
inexistence d’un système de santé fiable
agriculture défaillante etc.
Ousmane Sonko ne comble pas ce vide politique ; il s’efforce de masquer le sien.
S’il pense pouvoir placer le pays sous cloche, l’enfermer dans une camisole idéologique et imposer sa volonté par la force du verbe ou par la menace, il se trompe lourdement : le peuple sénégalais n’est ni soumis ni amnésique. Il sait faire face. Et il fera face.
Son slogan de campagne, « Sonko moy Diomaye », n’était qu’un écran de fumée, une manœuvre habile pour transpercer l’inconscient collectif. Le temps a levé le voile.
Par ailleurs, si le Président de la République accepte aujourd’hui d’endosser un rôle de figurant, c’est sa responsabilité ; grand bien lui fasse !
Mais qu’il sache que l’histoire ne s’écrit pas à deux mains : elle s’écrit avec un peuple, et pour la République.
Le jugement de l’histoire sera impitoyable !
Somme toute, nous ne sommes pas dupes de leurs querelles de clocher, de leurs batailles de pouvoir déguisées en débats d’idées. Ce qui nous importe, c’est la République. Et nous le disons sans détour : elle ne tombera pas.
Jamais.
Aly BATHILY
Coordonnateur de la République des Valeurs/Réewum Ngor – France