Le Nigeria perd l’une de ses figures politiques les plus marquantes. Muhammadu Buhari, ancien chef militaire devenu président élu, est décédé ce dimanche à l’âge de 82 ans dans une clinique londonienne, selon une annonce officielle de son entourage.
Né en 1942 dans l’État de Katsina, Buhari a d’abord dirigé le pays d’une main de fer entre 1983 et 1985, avant de revenir sur la scène politique en 2015, cette fois en tant que président démocratiquement élu. Il restera dans l’histoire comme le premier opposant à battre un président sortant au Nigeria, marquant une alternance démocratique inédite.
Durant ses deux mandats (2015–2023), il s’est illustré par une lutte acharnée contre la corruption, renforçant les institutions comme la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), qui a permis de récupérer des milliards de dollars détournés. Son style de gouvernance, souvent jugé autoritaire, a divisé l’opinion publique. Certains saluaient sa rigueur, d’autres dénonçaient une centralisation excessive du pouvoir et des atteintes aux libertés.
Son état de santé, régulièrement sujet à spéculations, l’avait contraint à de nombreux séjours médicaux à Londres. C’est là qu’il a rendu son dernier souffle, entouré de ses proches. Le président actuel Bola Tinubu a ordonné le rapatriement du corps et annoncé des funérailles nationales à Abuja.