Face à l’ampleur croissante du trafic de médicaments illicites, un comité national de lutte a été officiellement mis sur pied ce mardi à Dakar, sous l’égide du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Présidé par le Dr Amath Niang, président de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal, ce nouvel organe se donne pour mission de structurer une riposte forte et coordonnée à un phénomène qui menace gravement la santé publique.
Le commerce illicite de produits pharmaceutiques est un fléau qui prend de l’ampleur au Sénégal, à l’image de nombreux pays de la sous-région. Selon le ministre de la Santé, Ibrahima Sy, ce trafic représente un marché parallèle estimé à plusieurs centaines de milliards de FCFA en Afrique de l’Ouest. Et malgré les efforts des autorités douanières, les saisies de médicaments contrefaits et les démantèlements de réseaux se multiplient, témoignant de l’ampleur du problème.
Le comité fraîchement installé rassemble des professionnels de la santé, des forces de sécurité et des représentants du pouvoir judiciaire. Pour le Dr Amath Niang, cette lutte doit revenir en premier lieu aux pharmaciens, seuls habilités à délivrer des médicaments. Il a insisté sur l’importance de renforcer le circuit officiel et de s’attaquer à la prolifération des médicaments contrefaits.
« Il ne s’agit pas de promettre l’éradication totale, mais de faire reculer ce marché parallèle. Le renforcement des sanctions, désormais plus sévères grâce à une nouvelle loi, permettra de dissuader les contrevenants », a-t-il déclaré. Il appelle également à l’engagement de toutes les composantes de la société, y compris les leaders religieux, pour soutenir cette cause.
Concernant les cas spécifiques comme celui de Touba, réputée pour ses marchés informels de médicaments, Dr Niang renvoie à la responsabilité du pouvoir judiciaire. « Les forces de l’ordre sont dans le comité. Le juge fera appliquer la loi », a-t-il averti.
En lançant ce comité, les autorités espèrent poser les bases d’une réponse structurelle et durable à un trafic qui fragilise le système de santé national et met en péril la vie de milliers de Sénégalais.