Le Tribunal des flagrants délits de Dakar a tranché ce mardi dans une affaire qui a suscité l’attention de l’opinion publique et du paysage politique sénégalais. Deux militants du parti Pastef, Assane Guèye, plus connu sous le nom d’Azoura Fall, et El Hadji Ousseynou Kairé, ont été reconnus coupables de discours contraires aux bonnes mœurs.
Les faits remontent à la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos dans lesquelles les deux hommes proféraient des insultes à l’encontre de l’ancien président Macky Sall et de l’ex-ministre Mame Mbaye Niang. Des propos jugés offensants et indécents, ayant poussé les autorités judiciaires à ouvrir une procédure pour atteinte à l’ordre public.
Après délibération, le tribunal a prononcé une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis pour chacun des deux prévenus. Un verdict qui évite l’incarcération immédiate mais qui maintient une pression judiciaire, puisque toute récidive dans un délai donné pourrait conduire à l’exécution de la sentence.
Ce jugement intervient dans un climat encore marqué par des tensions entre les autorités et les militants du Pastef, parti d’opposition dont le chef, Ousmane Sonko, a souvent dénoncé des atteintes aux libertés publiques et à la liberté d’expression. Les vidéos mises en cause s’inscrivaient dans un ton militant virulent, dans un contexte post-électoral sensible.
Si certains estiment que la justice a fait preuve de clémence en optant pour une peine avec sursis, d’autres y voient une volonté de réguler les débordements verbaux sur les réseaux sociaux, tout en évitant d’envenimer la situation politique. Le dossier relance ainsi le débat sur les limites entre liberté d’expression, discours politique et injure publique dans le cadre du militantisme numérique.