L’ancien Premier ministre tchadien et leader du parti d’opposition Les Transformateurs, Succès Masra, a été interpellé à l’aube ce vendredi 16 mai à son domicile, selon des sources proches citées par Radio France Internationale (RFI). Les circonstances de cette arrestation soulèvent de nombreuses interrogations, d’autant qu’aucun motif officiel n’a été communiqué dans l’immédiat.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme procédant à l’interpellation de l’opposant, tandis que ses proches dénoncent un « enlèvement » orchestré sans mandat judiciaire. Le parti Les Transformateurs a aussitôt condamné cet acte, affirmant qu’il s’agit d’une tentative d’intimidation politique.
Selon le procureur Oumar Mahamat Kedelaye, l’arrestation de Masra serait liée à des violences intercommunautaires survenues récemment dans la province du Logone Occidental, ayant causé la mort de 42 personnes. Il accuse le chef de l’opposition d’avoir, via les réseaux sociaux, incité la population à la haine et à la violence. Toutefois, aucune preuve concrète n’a été rendue publique pour l’instant.
Cette interpellation intervient dans un climat politique tendu, quelques semaines après que Masra a appelé le président Mahamat Idriss Déby Itno à « changer de cap » afin de répondre aux aspirations du peuple tchadien. Malgré sa défaite à l’élection présidentielle d’avril, Masra avait réaffirmé son engagement à œuvrer pour une alternance démocratique pacifique au Tchad.
L’ONU, l’Union africaine et plusieurs chancelleries occidentales pourraient rapidement réagir face à ce développement préoccupant pour la stabilité politique du pays.
