L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné ce mercredi en appel à 15 ans de prison ferme pour enrichissement illicite, alourdissant ainsi la peine prononcée en première instance en décembre 2023, qui s’élevait à cinq ans.
Le tribunal d’appel de Nouakchott a estimé que l’ancien chef de l’État (au pouvoir de 2008 à 2019) s’était illégalement enrichi durant ses années de présidence, détournant ou dissimulant des dizaines de millions de dollars de fonds publics. L’accusation portait notamment sur des faits de corruption, blanchiment d’argent et abus de fonction. Le montant total des avoirs détournés est estimé à plus de 70 millions de dollars.
Le procès, considéré comme historique dans le pays, a également concerné plusieurs anciens proches collaborateurs et membres de la famille de l’ex-président. Son gendre a été condamné à deux ans de prison, et la justice a ordonné la saisie de nombreux biens et la dissolution de la Fondation Errahma, dirigée par l’un de ses fils.
Mohamed Ould Abdel Aziz, aujourd’hui âgé de 68 ans, rejette toutes les accusations. Il dénonce un procès politique orchestré, selon lui, par son successeur et ancien allié, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Ce verdict marque une étape sans précédent dans la lutte contre la corruption en Mauritanie. Il fait également écho à un mouvement plus large sur le continent, où des voix réclament davantage de reddition de comptes de la part des dirigeants passés et actuels.