L’Inspection d’Académie de Ziguinchor a réagi avec fermeté suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant de jeunes filles en tenues jugées indécentes et exécutant des danses à caractère obscène, lors d’une soirée culturelle organisée par l’École privée laïque Antoine de Padoue. L’événement s’est tenu le 9 mai 2025 au terrain de basket du CDEPS de Ziguinchor, dans le cadre des « 72 heures » du gouvernement scolaire de l’établissement.
Dans un communiqué officiel publié le 13 mai, l’Inspecteur d’Académie a exprimé sa « consternation » et « déploré vivement ces écarts de comportement qui heurtent profondément les valeurs morales et éducatives défendues par l’école. » Il a rappelé que ces dérives sont d’autant plus inacceptables dans un contexte où les autorités éducatives sont engagées dans la mise en œuvre de la Nouvelle Initiative pour une Transformation Humaniste de l’Éducation (NITHE), un programme visant à renforcer l’éducation à la citoyenneté, aux valeurs et à l’éthique dans le système éducatif sénégalais.
L’incident a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux, avec de nombreux internautes dénonçant un laxisme dans la supervision des activités scolaires. Plusieurs figures de la société civile et des organisations de parents d’élèves ont également exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils perçoivent comme une banalisation de comportements contraires aux normes sociales et éducatives.
Dans sa déclaration, l’Inspecteur d’Académie a affirmé avoir « pris toutes les dispositions, avec [ses] services compétents, pour faire la lumière sur les circonstances ayant conduit à ces agissements inacceptables afin de situer les responsabilités. » Il a également appelé l’ensemble des chefs d’établissements à renforcer la vigilance sur les activités initiées par les gouvernements scolaires, afin de garantir le respect strict des valeurs culturelles et morales.
Ce fait intervient alors que le système éducatif sénégalais fait face à de multiples défis, notamment liés à la gestion des libertés au sein des établissements, à l’influence des réseaux sociaux sur les jeunes, et à la difficile conciliation entre modernité et respect des traditions. Dans le sillage de cette affaire, plusieurs voix appellent à une réforme plus rigoureuse du cadre des activités extrascolaires et à une formation des encadreurs scolaires sur la gestion éthique et culturelle des événements éducatifs.
L’École Antoine de Padoue, de son côté, n’a pas encore publié de communiqué officiel. Mais selon des sources proches de l’établissement, une réunion de crise aurait été convoquée dès le lendemain de l’incident, et des mesures disciplinaires seraient envisagées.
Alors que les enquêtes administratives suivent leur cours, l’affaire relance le débat sur les responsabilités partagées entre établissements, encadreurs, parents et élèves dans la promotion d’un environnement scolaire sain, respectueux des valeurs éducatives et de la décence publique.