Dakar, mai 2025 — Le journaliste casamançais René Capain Bassène a été transféré d’urgence au Pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec à Dakar, après avoir entamé une grève de la faim totale. Ce geste extrême intervient au lendemain de la décision de la Cour suprême, qui a confirmé sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire dite de la tuerie de Boffa-Bayotte.
Cette confirmation judiciaire sonne comme le glas pour celui qui, depuis plus de sept ans, clamait son innocence. Accusé d’avoir joué un rôle dans le massacre du 6 janvier 2018 — où 14 coupeurs de bois avaient été tués dans la forêt classée de Boffa-Bayotte, en Casamance — René Capain Bassène avait été arrêté, jugé, et condamné en première instance. Après de multiples recours, la plus haute juridiction du pays vient de clore définitivement son dossier.
Dans la même affaire, deux autres accusés ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pour détention illégale d’armes. Dix autres prévenus, qui ont passé plus de cinq années en détention provisoire, ont été acquittés. Cette disparité dans les verdicts n’a pas manqué de raviver les débats sur la rigueur de la procédure et le traitement judiciaire réservé à certains accusés.
René Capain Bassène, ancien journaliste reconnu pour son engagement dans les questions de paix et de développement en Casamance, voit désormais son destin basculer à jamais. Son état de santé, déjà préoccupant, s’est aggravé depuis le début de sa grève de la faim vendredi dernier. Son transfert à Dakar vise à prévenir une issue tragique.
Cette affaire, lourde de symboles et de tensions, remet au cœur de l’actualité la question de la justice en période de conflits, de l’équilibre entre sécurité nationale et droits individuels, mais aussi de la situation toujours fragile en Casamance.
Alors que les appels à une révision du procès se font entendre dans certaines sphères de la société civile et des médias, le sort de René Capain Bassène reste suspendu à l’évolution de son état de santé — et peut-être, à la volonté politique de rouvrir un jour les plaies d’un dossier qui n’a jamais cessé de diviser.
