Dakar, le 23 avril 2025 – Le climat politique sénégalais continue d’être animé. Ce mercredi, la Jeunesse patriotique du Sénégal (JPS), structure affiliée au parti Pastef, a tenu un point de presse au siège national du parti à Sacré-Cœur 3 Extension. Objectif : répondre aux récentes critiques émises par Thierno Alassane Sall, président de La République des Valeurs/Rewum Ngor.
Ce dernier avait dressé un tableau sombre de la situation socioéconomique du pays, affirmant que le Sénégal était à l’arrêt. Une déclaration jugée « infondée » et « de mauvaise foi » par Jean-Michel Sène, vice-coordonnateur de la JPS et directeur de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER).
« Nous avons un taux d’endettement de 99,67 % du PIB, qui laisse certes peu de marge de manœuvre à l’État. Mais malgré cela, le gouvernement, sous la conduite du Premier ministre Ousmane Sonko, œuvre à maintenir le pouvoir d’achat des Sénégalais, à faire baisser le coût de la vie, tout en poursuivant les salaires et les projets du plan quinquennal dans le cadre de la Vision Sénégal 2050 », a-t-il déclaré.
Sur la question énergétique, Jean-Michel Sène a été encore plus incisif. Il accuse Thierno Alassane Sall, ancien ministre de l’Énergie, de manipuler l’opinion en affirmant que la baisse des cours mondiaux du pétrole et la production locale d’hydrocarbures devraient automatiquement entraîner une baisse des prix du carburant.
« Il connaît pourtant mieux que quiconque les mécanismes de régulation du prix du carburant. L’État travaille à la souveraineté énergétique à travers des appels d’offres pour l’importation de fioul et l’augmentation des capacités de raffinage de la SAR, afin de garantir à terme une baisse durable du coût de l’électricité et du carburant pour les Sénégalais », a-t-il défendu.
Jean-Michel Sène n’a pas manqué de remettre sur la table un vieux dossier lié à la gestion de son interlocuteur lorsqu’il était aux commandes du ministère de l’Énergie. Il a ainsi interpellé Thierno Alassane Sall sur un projet d’électrification rurale portant sur 1 144 villages, validé en décembre 2015 avec la société Myna Distribution, pour un coût estimé à 60 milliards de francs CFA.
« Seuls 368 villages ont été électrifiés à ce jour. Ce programme souffre de nombreux manquements, notamment l’absence de couverture budgétaire. J’exhorte le parquet national financier à se saisir de ce dossier », a-t-il conclu.
Entre affrontements de chiffres et querelles d’interprétation, le débat sur la politique énergétique et économique du Sénégal s’invite une fois de plus dans l’arène politique, à la veille d’étapes décisives dans la mise en œuvre des grandes réformes du gouvernement.