Une carrière jalonnée de responsabilités
De gouverneur de région à seulement 26 ans à secrétaire général de la Présidence, en passant par Premier ministre durant onze ans, Abdou Diouf a gravi, étape après étape, les échelons de l’administration avant d’accéder à la magistrature suprême en 1981. Son fils aîné, Cheikh Makhtar Diouf, a rappelé que son père restait un repère pour toute une génération, formulant des prières pour sa santé et sa longévité.
Un héritage démocratique et universel
Représentant le président de la République, le ministre-secrétaire général de la Présidence, Oumar Samba Ba, a salué la mémoire d’un « administrateur civil hors pair » qui a contribué à consolider les institutions et à enraciner le multipartisme intégral au Sénégal. « Démocrate de référence, il a quitté le pouvoir la tête haute, avec courage et grandeur », a-t-il déclaré, rappelant également son rôle à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie, où il s’est illustré comme défenseur de la diversité culturelle et de la civilisation de l’universel.
Panafricaniste et humaniste
L’avocat et homme politique Sidiki Kaba a, pour sa part, salué un « grand panafricaniste » qui a porté la solidarité africaine et défendu les droits humains, notamment ceux des femmes. Le philosophe Souleymane Bachir Diagne, ancien conseiller à l’éducation, a quant à lui évoqué « un serviteur de l’État, humaniste et spiritualiste », capable de concilier rigueur économique et État de droit.
Au fil des interventions, un autre nom a également émergé : celui de l’ancienne Première dame, Élisabeth Diouf, décrite comme une « force tranquille » et une figure de dignité aux côtés de son époux.
À travers ces hommages, le Sénégal a célébré bien plus qu’un anniversaire : il a honoré l’héritage d’un homme dont la discrétion, la générosité et la vision ont profondément marqué la trajectoire démocratique du pays.
90 ans d’histoire : Le Sénégal rend hommage à Abdou Diouf, pionnier du multipartisme
À l’approche de son 90ᵉ anniversaire, l’ancien président Abdou Diouf a reçu, lundi, un vibrant hommage national au Musée des civilisations noires de Dakar. Absent physiquement, mais présent dans toutes les mémoires, le deuxième chef d’État du Sénégal (1981-2000) a été célébré à travers des témoignages de sa famille, d’intellectuels, de personnalités politiques et de représentants de l’État.