samedi, mai 24, 2025
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Face à des menaces d’expulsion jugées arbitraires, les habitants de Diamague dénoncent une spéculation foncière rampante. Un collectif citoyen interpelle les autorités pour faire valoir ses droits.

Diamague, Sénégal – Une marée humaine a envahi les rues ce week-end. Femmes, hommes, jeunes et personnes âgées ont battu le pavé pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un accaparement illégal et organisé de leurs terres et habitations. Au cœur de la contestation : plus de cent familles menacées d’expulsion, sans qu’aucune décision de justice claire ne leur ait été notifiée, selon les leaders du mouvement.

Un quartier sous tension

Les habitants, visiblement excédés, ont exprimé leur mécontentement à travers des pancartes et des slogans forts : « Touche pas à ma maison », « Non aux prédateurs fonciers », « Stop à l’injustice ». Le mouvement est encadré par un collectif citoyen récemment créé, dont l’objectif est de faire entendre la voix des résidents et de défendre leurs droits.

« Nous avons construit ici avec nos économies, certains vivent dans ces maisons depuis plus de vingt ans. Aujourd’hui, on nous accuse de squatter nos propres terrains », s’indigne Babacar Ndiaye, président du collectif.

Des documents fonciers contestés

Le litige foncier remonterait, selon plusieurs témoignages, à des transactions opaques impliquant des promoteurs immobiliers et des autorités locales. Des familles affirment n’avoir jamais été informées de la vente de leurs parcelles, tandis que d’autres disent avoir découvert du jour au lendemain que leurs maisons se retrouvaient sur des titres fonciers attribués à des tiers.

« Nous avons des reçus de lotissement, certains même des papiers signés par la commune à l’époque. Mais aujourd’hui, ces documents ne valent plus rien face aux titres privés qu’on nous oppose », explique Mariama Diouf, mère de famille et résidente.

Le phénomène d’accaparement foncier n’est pas nouveau au Sénégal. Plusieurs quartiers périphériques des grandes villes, comme Dakar ou Thiès, ont connu ces dernières années des situations similaires où les habitants, souvent modestes, se voient expropriés au profit de projets immobiliers ou de particuliers puissants.

Appel à l’intervention des autorités

Le collectif de Diamague réclame la suspension immédiate de toutes les procédures d’expulsion et exige l’ouverture d’une enquête indépendante sur l’attribution contestée des titres fonciers.

« Si rien n’est fait, nous allons porter cette affaire devant les tribunaux, et pourquoi pas jusqu’au chef de l’État. On ne peut pas laisser des citoyens dormir dans la peur d’être expulsés du jour au lendemain », prévient Babacar Ndiaye.

Dans l’attente d’une réaction officielle des autorités locales ou de l’État, les habitants restent mobilisés et promettent d’intensifier les actions pacifiques dans les jours à venir.

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